Plumes de loutre

Les vacances, c'est bien, mais la rentrée n'en est que plus occupée ! Mon pauvre bureau croule donc sous les dossiers et papiers de toute sorte. Ecoutez sa complainte :

Des feuilles, des publicités, des recueils et du thé
une souris, un agenda, des crayons et un gros tas
de papier, au secours ! je vais m'écrouler !
Sans compter le chat
qui bondit, attaque et fait des glissades, laissant tout en vrac.
Mais qu'ai-je donc fait pour mériter ça !

Heyyyy !
Alors pour me botter les fesses, je vais m'imposer d'écrire à petit tour ici un mini-texte (au moins), en partant d'un mot tiré au hasard dans un livre de chevet (j'ouvre le livre à n'importe quelle page et prend le premier mot en haut à gauche). Ca va me permettre d'avancer un peu avant de retrouver mes cahiers et mon ordinateur...

Attention, offre exceptionnelle ! Des masques, de beaux masques ! Profitez-en ! Venez ! N'ayez pas peur ! Masques de chat, de rat, de lapin, de ragondin ! Masques souriants, grimaçants, masques pour faire sérieux ou joyeux ! Masques de voyous, de filous ou d'hiboux. Chacun trouvera masque à son goût ! Et si vous ne trouvez pas masque à votre âme, je vous cède le mien. Ca fait longtemps que je le porte et en changerais bien.

Alors, j'ai quand même du mal à construire des histoires à message. Le précédent texte tenant plus de la lettre ouverte pour adultes, je suis parti sur tout à fait autre chose. Le problème avec les textes engagés, c'est qu'il est difficile d'être didactique sans être trop donneur de leçons, etc. J'admire toujours ceux qui y parviennent habilement.
Bref, voici donc la nouvelle mouture :

J’ai chaud, j’ai froid. Ca me pique et me gratouille. J’ai mal au ventre, mal au crâne et mal aux poumons quand je respire à fond. Je m’ennuie. Mes autres compagnons lapins sont comme moi : effrayés, apeurés, comme anesthésiés. Nous attendons sans espoir que se déroule notre journée. Parfois, nous obtenons une caresse, un peu de chaleur, de réconfort, mais cela ne dure jamais très longtemps car nos manipulateurs s’endurcissent ou s’en vont.

Ce matin, on me mettra du rouge à lèvres. Pour mon voisin, ce sera de la crème. Un autre sera enduit de gel douche, un autre respirera du produit pour le sol, un autre aura du mascara sur les cils. Différents essais qui causent la même peine. Evidemment, nous n’aimons pas ça, mais nous ne pouvons rien y faire. Nous n’avons connu que cette vie depuis notre naissance.

Quoi, déjà ! La nuit m’a semblé bien courte. Et pourquoi tout ce bruit ? Pourquoi marchent-ils si vite, pourquoi ces cris ?

Ma cage est ouverte rapidement, on me prend et me ballotte. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, ce qui nous arrive car mes petits camarades sont également embarqués dans un grand panier. Je ne comprends pas mais entends une fille dire à haute voix : « Ouf, on a réussi, tu te rends compte ! Tu as vu leur état ! »

Une grosse voix lui répond : «Tout ça pour des cosmétiques… alors qu’il existe de nouvelles techniques de test, alors qu’il existe des produits simples et sains qui n’ont pas besoin d’être testés, alors que l’organisme d’un lapin n’est pas le même que celui d’un humain… ». C’est à ce moment que je m’endors….

A mon réveil, on me présente à manger, on me caresse. Une fille me parle doucement : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer pour toi, tu es avec nous maintenant ». J’aime sa voix, son odeur, ses gestes rassurants. Peut-être vais-je enfin pouvoir vivre calmement ?

Je viens donc me flageller ici, en public, pour que la honte me cingle et me force à me sortir du bourbier dans lequel je suis enlisée.
Il y a trois malheureuses histoires qui restent en suspension, trois qui sont prévues et qui me trottent en tête depuis trop longtemps. Mais impossible de les écrire ou de les taper. Mon crayon rature ou la touche "efface en arrière" me renvoient au même résultat : du blanc, blanc ordi ou blanc cahier, ça reste du blanc... Si encore, j'en profitais pour faire d'autres trucs super intéressants pour les lecteurs de blogs, ça irait, mais non même pas...
Je bosse, je range des trucs et j'improove my english (qui ne me sert pas des masses en ce moment). Pouin pouin pouin.
Bon, ça semble la loose alors qu'en vrai pas tant que ça : je vais bientôt aller en mini vacs, je suis (un peu beaucoup très) tendue par des mini-spectacles auxquels je participe et je suis une grande supportrice (poudoupoupou!). Mais rien de bien racontable sur ce blog finalement.
A part peut-être ma poursuite dans la lecture des contes de Grimm. Exit la pantoufle de verre (ou de vair) de Cendrillon, elle était en or ! Si, si. Et puis, en m'y replongeant, je remarque que c'est vraiment une écriture très directe, pif paf on meurt, on revient et c'est fini. C'est vraiment marrant à relire.
Allez, la prochaine fois, j'essaye de revenir avec des nouvelles un peu plus intéressantes...

Tadaaaaa, j'ai la joie de vous annoncer qu'un poème que j'avais proposé lors d'un appel à textes pour le Codex poeticus a été retenu.

Je remercie le comité de lecture d'avoir choisi ce texte et d'avoir apporté leurs critiques aux autres propositions (c'est important d'avoir des regards extérieurs, un jugement sur son travail). Je vous tiendrai au courant quand le webzine sera en ligne !

Bonne soirée !